Retour en Wallmapu 3 : l’art de la guerre



Résumé de l’épisode précédent : nous sommes tombés dans une embuscade : casque du matin, chagrin.
En me réveillant, j’ai vraiment cru que le pisco artisanal m’avait rendu aveugle. J’entendais la voix de Pato résonner dans ma tête mais impossible de savoir d’où venait le son. Et puis quand j’ai réussi à ouvrir les yeux je me suis aperçu que non. Je voyais encore. Un peu flou mais je voyais. J’enfile mon falzar, je prends mon sac et hop ! Dans la Gusmobile (une voiture de location pas chère). J’arrive à conduire avec encore 2 grammes dans le sang jusqu’à Pucón où nous attendent Antoine et Johanna.
Après une petite après-midi détente, à faire connaissance, accompagnés d’une bonne bière bien fraîche pour remettre les idées en place, nous prenons la route direction Los Alerces, à quelques kilomètres de Villarica. Nous sommes attendus par la lonkoJuana Calfunao, que j’avais eu plaisir à recevoir chez moi, au nom d’Ingalañ bro an Alre, deux ans auparavant pour une interview radio (sans parler de ce qui suivit, à savoir une très belle soirée dans le plus beau cinéma du monde : Les Arcades à Auray, Morbihan). Elle était alors en déplacement en Europe, principalement pour rendre visite à sa plus jeune fille, en exile en Suisse, chez sa tante.
Après une vingtaine de bornes effectuées sur le pire chemin caillouteux qui puisse se trouver (des pierres énormes et pointues, des nids de poules, que dis-je, d’émeus, le pot d’échappement qui racle 100 fois la piste ; je ne compte plus le nombre de fois où j’ai cru perdre la caution de la voiture de location !) nous arrivons enfin chez cette légende vivante. Juana est une vraie combattante. Elle a luté durement pour préserver ses terres. Les autorités avaient en projet de faire passer une route (inutile) en plein milieu de sa communauté, la Comunidad Juan Paillalef. Les pacos lui ont tout fait. Maisons incendiées, matériels agricoles et de sérigraphie détruits, draps et vêtements lardés au couteau, violences physiques (elle n’a presque plus de dents d’origine, os de la figure éclatés… elle a perdu le bébé qu’elle attendait !), incarcérations arbitraires, torture… Ils ont cramé son chien devant les yeux de la petite dernière, une dizaine d’années au moment des faits. Ça, plus le fait que toute sa famille a été attaquée sur sa propriété par quelque 500 policiers armés et casqués, avec hélicoptères et blindés, on comprend les raisons d’un petit traumatisme. Ils ont même tiré à l’arme lourde sur les chevaux. Sans en profiter pour les bouffer. Quel gâchis ! Ah oui, ils ont aussi arrosé d’eau de javel toutes les réserves alimentaires… On trouve encore des éclats de grenades dans son champ et aux alentours, et d’autres preuves de la violence de l’interpellation. Elle a fini par gagner. Après des années de prison.
Nous passons une agréable soirée à deviser. Elle nous parle de la création du drapeau Mapuche, une de ses (co)créations, raconte sa vie, son combat, ses exploits. Dont un reste célèbre, puisque télévisé, où elle assène quelques paires de baffes au juge qui la condamne, avant que les flics comprennent ce qui se passe et finissent par la maîtriser. Elle nous raconte ses procès et son arrestation avec humour. Ses combats à venir. En effet, un projet de multiples barrages en amont du fleuve qui borde sa communauté est en cours. Qui défigurerait définitivement ce petit coin de paradis : pas de paix pour les braves…
Le lendemain, après un petit déjeuné accompagné de sopailpillasmaisons, nous reprenons la route. Ou plutôt la piste. Le compagnon de Juana, Kurrimangk, nous explique que la route est dans cet état pour faire chier les flics. Même avec leurs 4×4, ils sont obligés de rouler au pas en slalomant entre les rochers et les crevasses. Du coup, ce chemin m’est des plus sympathiques !
Après une petite après-midi de route, nous arrivons à Puerto Choque, sur la côte. Les alentours de la petite ville, sise entre océan et montagnes, ont tout d’une zone de guérilla. Des blindés sillonnent les routes, coupées par endroits par des arbres barrant la voie. Des départs de feu dans les bosquets de pins et d’eucalyptus sont visibles un peu partout. C’est dans ce décor d’insurrection (18 interpellations la veille dont un mapuche qui à perdu un œil) que nous allons passer la soirée, chez Emilio Berkhoff et Peggy, sa compagne. L’année dernière, nous l’avions rencontré deux fois dans sa prison de Lebu, au nord d’ici. Accusé, entre autres, d’incendies volontaires de forêts privées, il encourait plusieurs dizaines d’années de prison. Autant buter un mec, ça coûte moins cher. Il a fini par sortir, faute de preuve, mais le ministère public à fait appel et il repasse au tribunal le 27 février. Il est plutôt confiant, d’autant que les témoins masqués (particularité de la loi anti-terroriste de Pinochet confirmée par la socialiste, pardon, par Bachelet : l’accusation peut produire n’importe quel témoin, qui n’a à se justifier ni de son identité, ni de son rapport avec l’accusé ; il témoigne visage masqué sans que la défense puisse demander des gages de bonne foi…), les témoins masqués, donc, ont disparu quand la défense d’Emilio a pu montrer que l’accusation avait juste « mis une cagoule à des flics » jouant le rôle d’informateurs secrets. Des témoins de moralité sans morale en somme. Et sans ces têtes de nœuds, il ne reste plus grand chose au ministère public à produire devant le tribunal.
J’aime bien parler avec Emilio. Il a un discours très intéressant, très réfléchi, sur la lutte Mapuche. Sur les divisions internes du mouvement, sur les visions différentes du combat, sur les objectifs… Il y a selon lui, trois « cibles » distinctes des attaques des peñi :
          les petits propriétaires non mapuches, qui n’ont souvent qu’une petite parcelle, juste suffisante pour survivre. Il faut les intégrer à la lutte car le territoire est ouvert à tous, tant qu’ils respectent la terre. Eux aussi subissent la pauvreté, les violences policières, la pollution des entreprises forestières… Prolétaires de tous pays unissez vous !
          les latifundistes, comme Urban et Martín à Ercilla. Ceux-ci ont pignon sur rue, sont riches, souvent élus (députés, sénateurs), ont leurs entrées dans la presse en général et à la télé en particulier. Ils ont la maîtrise de la communication. À chaque incendie de forêt, ils s’épanchent devant les caméras, pauvres paysans victimes de la violence de terroristes sans scrupule. Sans preuve, bien entendu. Mais ils ont l’air tellement sympa, proches du peuple (qu’ils méprisent). De quoi faire chialer la ménagère et hurler à la peine de mort n’importe quel beauf. L’année dernière, j’ai assisté médusé à une interview de 15 minutes, en direct, pendant laquelle Urban se disait attaqué sempiternellement par la racaille de Temucuicui (alors que les baraques de ladite racaille n’arrêtent pas de cramer ainsi que, comme par hasard, des bosquets de bois natifs échappant aux grands propriétaires !), qu’il avait peur pour sa famille, et que, dans ces conditions, on pouvait comprendre « qu’il était toujours armé » et qu’il « n’hésiterait pas à tirer sur le premier inconnu s’approchant de sa maison ». Pur acte de légitime défense, donc. On voit ce qui est arrivé à Guido du côté de Temuco : 28 balles dans le corps. La gueule de la légitime défense !
          les fonds forestiers. Grosses multi nationales, sans visage, qui discutent directement avec la présidence ou le ministère de l’intérieur. Ils ont des centaines de milliers d’hectares, sous la protection de l’élite de la police. Celle-ci est armée de ce qui se fait de mieux, armes de guerre, visé laser, lunettes infra rouges, blindés (dont un modèle qui vient de France, le pays des droits de l’homme du plus fort), drones… Formation par ce qui se fait de mieux en matière de belles ordures : Israël, USA, Colombie… Je suis presque déçu de ne pas entendre le nom de la France comme probable école de saloperies. On aurait perdu de notre superbe après la mort d’Aussaresse ? Le problème de s’attaquer à  la Forestalc’est que les journaux aux ordres ne parlent pas des attaques de ces forêts ni de la militarisation de celles-ci.
L’opinion publique, gavée à la désinformation – un travail de sape digne d’un Pernaut – ne voit les mapuches qu’en sauvages s’attaquant à des paysans. Pas en défenseurs de leur territoire et d’un écosystème face à des multi nationales qui s’accaparent terres, bois, eaux… Dans le mouvement, on parle même de passer à la lutte armée – ce qui n’est pas encore le cas – histoire de radicaliser un peu tout ça. Que les morts ne soient pas que d’un seul côté. Mais comme dit Pato : « prendre les armes, oui, mais pour gagner. Pas pour faire la guerre. » Bon, vu que les forces en présence sont loin d’être égales, on continue à faire chier les forestales avec des départs de feu et à faire des barrages sur les routes pour que les flics aient au moins une occupation…

C’est sur cette heureuse pensée que nous reprenons la route, non sans avoir salué comme il se doit la Chepa qui vit non loin de là. Direction Angol, où la fête se doit d’être plus folle…

Lonko (ou Longko) Juan Calfunao
Rivière qui borde la communauté, bientôt plein de bon gros barages !

Une tour de flic au milieu de la forêt. Pas pour surveiller les incendies.

Des milliers d’hectares de forêts…

… après le passage des bucherons.

Route barrée.

Camp policier au milieu de… rien.

Retour en Wallmapu 2 : les frères La Loose

Après un peu de repos à Santiago (où la température a avoisiné les 40°, bonjour le repos !) Pato et moi reprenons la route du Sud. Cette fois-ci nous allons à Temucomême. La capitale de la région. On dit bien Bresmême (t en option), on peut donc dire Temucomême. Bien, ceci étant vu, passons à la suite. On nous a parlé du cas d’un mapuche, Guido, à ce moment à l’hôpital de la ville. Nous avons le contact de sa belle sœur. Nous prenons rendez-vous avec celle-ci devant le bâtiment public. Elle nous attend avec deux frères de Guido. Nous sommes le 12 janvier et Guido est hospitalisé en soins intensifs depuis le 1er, sans que la famille puisse lui rendre visite. L’histoire officielle veut que Guido soit un sale terroriste qui aurait mis le feu à une camionnette, feu se propageant et allant jusqu’à détruire plusieurs véhicules. En tout cas c’est ce que le propriétaire, député et propriétaire terrien, raconte à qui veut l’entendre à la télé, à la radio et dans le Mercurio. Et de clamer haut et fort la légitime défense du pauvre latifundiste qui peine à boucler les fins de mois contre ces mapuches (dans sa bouche = terroristes) qui attaquent même les enfants. Déclarations publiques alors même que Guido est dans le coma, que sa famille ne sait pas officiellement ce qu’on lui reproche et que la justice lui demande, à la famille, de ne pas s’exprimer avant la fin de l’enquête !
Avec Pato, munis de nos passeports, nous entrons dans l’hôpital. Après plusieurs services, on nous donne enfin la bonne aile, le bon étage et la chambre. Arrivés près de celle-ci une infirmière (ou une doctoresse ?) nous saute dessus, furax, suivie par deux flics. On leur explique qui nous sommes et pourquoi on est là. À la vue des passeports étrangers le chef flic se détend. Pas la harpie qui n’en revient pas qu’on ait pu arriver ici sans trouver un garde ou porte close. Mais lui en déplaise à la kapo de service, on pourra voir Guido dans 15 minutes. Il est avec les défenseurs publics et le procureur pour se voir signifier son arrestation et les chefs d’inculpation. Quelques heures plus tôt, l’espèce de peau de pus de doctoresse s’est empressée d’appeler les flics dès que Guido a ouvert un œil. « Ça y est, il est conscient et peut comprendre ce qu’on lui reproche ». Nous attendons avec la famille.
Quelques minutes plus tard, sortent les défenseurs publics. Nous connaissons certains d’entre eux, vus l’année dernière lors du procès de Daniel Melinao. Une, en l’occurrence, nous invite à venir avec la famille au débriefing. J’écoute sagement et ce que j’apprends est édifiant : le 1er décembre donc Guido est tiré comme un lapin alors qu’il revient de son champ. Guido est paysan. Un simple paysan. Et loin d’être un activiste, comme nous le diront ses frères et sa femme. On a retrouvé 28 impacts de balle dans son corps. 28 ! Preuve qu’il a raté son suicide ! Une balle lui a fait perdre un œil et le deuxième n’est pas encore sauvé. La suite est à l’avenant. Il a été traîné sur plus d’un kilomètre, sur le lieu de l’incendie. La police l’a torturé, pardon, interrogé sans ménagement alors qu’il était à peine conscient. Puis, finalement, certainement par charité chrétienne, porté à l’hosto. Après analyse, on n’a trouvé aucune trace de poudre, d’essence, de brûlure sur lui. Rien. Mais son procès risque d’être des plus difficiles. En face il y a une vraie crasse, une valeur sûre de l’UDI (parti de droite issu des rangs pinochetistes). Qui donc a une parfaite maîtrise des médias. Pour le moment on n’en dit pas plus (mais on n’en pense pas moins) car l’enquête (à charge) suit son cours. Pour incendie volontaire d’un côté et légitime défense de l’autre… mais ça pu le montage comme pour un autre cas célèbre. Ce cas Celestino Cordoba.
Le lendemain, nous nous rendons à la prison de Temuco, accompagnés de deux camarades de la C.E.C.T (Comité Ethique Contre la Torture) de Temuco, Selgio et Carlos. Nous allons rendre visite au Machi Celstino Cordoba. Nous l’avions rencontré au même endroit un an auparavant, alors qu’il était en attente de son procès pour le meurtre de deux latifundistes. Depuis il a pris 18 ans. Il a été reconnu non coupable du meurtre mais, sans preuve, reconnu avoir été probablement présent lors des événements. Donc dans le doute, il y était, il y était pas… 18 ans. Une nouvelle version de la blague : frappe ta femme, si tu sais pas pourquoi, elle saura ! Et depuis il s’en est passé des trucs pour lui. Notamment une tentative de meurtre à laquelle il a échappé de peu. Avec un couteau bricolé, à 10 mètres de fonctionnaires qui n’ont malencontreusement rien vu et rien entendu. Il s’en est sorti avec une bonne estafilade au-dessus de l’œil et les compliments du patron de la prison : « je pense que tu seras tranquille maintenant ! » Celestino est en attente d’une révision de son procès. Malheureusement les choses traînent et il lui est difficile d’obtenir les attendus de son jugement qui lui permettraient de savoir exactement sur quoi se sont fondés les juges pour lui coller sans preuve cette peine. Plus dur encore est de trouver un bon avocat qui ne coûte pas la peau du zob. Bref, c’est la merde. Mais on n’arrive pas les mains vides. Nous avons sous le coude un ancien maire, député sous Allende et avocat. Camilo, que j’ai eu plaisir à rencontrer la veille,  est prêt à donner de son temps pour travailler à la révision du procès du peñi. C’est pas la classe ? Si ! Et franchement, c’est une des meilleures pistes que nous ayons pour aider le machi.
En sortant de ce moment privilégié avec Celestino, Pato et moi (les camarades de la C.E.C.T sont partis depuis une heure) sommes interpellés par un gardien. Il veut absolument parler avec nous. Il est syndicaliste et veut nous parler de ses conditions de travail. Et oui, si pour les détenus, la chose n’est pas des plus simples, pour les fonctionnaires travaillant ici, c’est pas mieux. Je vais pas plaindre un mec qui a fait le choix de travailler en milieu pénitentiaire. Mais il faut passer une heure ici pour se rendre compte que le bruit permanent, la promiscuité, l’enfermement à de quoi rendre taré n’importe qui. Et ici comme en France (mis à l’index chaque année pour ses conditions inhumaines de détention), impossible de faire valoir auprès du public la juste nécessité d’investir dans les prisons pour améliorer le quotidien. N’oublions pas que le simple fait que l’on peut avoir la télé en prison est la preuve « que ces dangereux repris de justice sont en fait en club med/spa 25 étoiles » et que « nous qui payons nos impôts on n’est pas aussi bien lotis ». Que le premier qui me dit ça en face crève dans l’heure !
Bref, une discussion des plus intéressantes, inattendue, à l’issue de laquelle nous promettons de tout faire pour en référer au ministre de la justice, un « ami » de Pato (ils se sont connus en prison). De fait nous avons l’intension de demander un rendez-vous avec ce monsieur, mais principalement pour intercéder auprès de lui en faveur de Celestino et prendre le temps de parler de Guido…
Après ces deux visites, très fortes en émotion : cuite. Bon dit comme ça c’est pas très vendeur mais c’est assez proche de la réalité. Nous rejoignons les compadres Arturo et Samuel. Petite soirée cool dans un bar bruyant, à siroter une (des ?) bonne bière locale. Le drame est arrivé vers 1 heure du matin quand Arturo a proposé d’aller chez son frangin. Cons comme on est, on a dit oui, alors que nous étions attendus dans un relais Emmaüs qui nous proposait généreusement une chambre. Sympa le frère, en version bien festive. Mode soirée entre couillus, avec un pote donc. Les gonzesses au cinoche avec les mioches (oui, c’est très machiste tout ça, pas la peine de me jeter des bacs de merde !) Et de se finir vers 5 heures (la dernière fois que j’ai vu la pendule) au pisco artisanal. Et là, je crois que j’ai un trou. En tout cas je me suis réveillé dans un lit, à l’heure où Pato et moi devions être à Pucon, à une heure et demie de route de là, pour retrouver deux compatriotes. Enfin quand je dis compatriote, en fait un breton, bien, propre sur lui, Antoine, et une… J’ose à peine le dire. Encore moins l’écrire. Une bourguignonne. Assimilée et tout, mais ça fait toujours un choc. Propre aussi, rien à dire (à côté de moi qui doit sentir le pisco à vingt mètres), Johanna. Avec eux, nous allons passer quelques jours plein de rencontres. À commencer par la visite en son domaine de l’immense Juana Calfunao… À suivre.



Retour en Wallmapu 1

Enfin les choses sérieuses. Après un mois à visiter Aymaras, Quechuas, pêcheurs, étudiants, et autres laissés pour comptes, je vais enfin retourner vers le Sud, dans la région de Temuco. Le véritable objectif de ce voyage. On commence en douceur avec l’ami Saïd. Après une manifestation durement réprimée en l´honneur de Matias Catrileo, jeune mapuche assassiné par un flic qui n’a jamais eu à répondre de son crime, nous prenons un bus de nuit, direction Ercilla où nous avons rendez-vous avec Jaime Huenchullan de la communauté autonome de Temucuicui. Nous arrivons au petit matin. Sur le téléphone du camarade, connecté à Facebook, la terrible nouvelle. Charlie a été attaqué à l’arme lourde. Mort probable de Charb. On parle aussi de Cabu. Je ne suis pas abattu (sans mauvais jeu de mot) tout de suite tant l’annonce à un caractère absurde. Attaquer Charlie. Et Cabu ? Mort ? Ça fait bientôt 40 ans que je le connais et ce mec à pas prit une ride. Autant dire que comme Desproges il peut pas mourir, il est contre ! Tout au long de la journée nous chercherons à avoir plus de nouvelles. Mais dans le trou dans lequel nous sommes, difficile d’avoir plus d’infos. Qu’importe, on verra ça plus tard car pour le moment nos amis Mapuches nous attendent.
Nous arrivons chez Jaime où son père et deux frères oeuvrent déjà à la construction de la nouvelle maison de Jaime et Griselda. Beaucoup de choses ont changé depuis notre dernier passage, il y a un an. Château d’eau perso, eau courante (puisée directement dans la nappe par un système de pompe), douche (froide mais douche quand même), et un petit potager qu’a bien grandi, dis donc. Il y a même un petit 4×4 pour transporter le bois et autres encombrants. Un système ingénieux d’irrigation du maïs, des salades à foison, des légumes variés… Et l’ensemble de la communauté de profiter de la seule chose qui manque dans le coin, le nuisible qui empêchait de développer correctement la communauté : los pacos, les flics. En effet, depuis quelques mois, il n’y a plus de présence policière permanente dans les environs de la communauté. Ça n’empêche pas ces braves représentants de l’ordre de venir faire chier de temps en temps, avec un petit contrôle de papiers en pleine forêt par exemple. Et ça n’empêche pas Urban, un des deux gros propriétaires du coin de continuer à porter plainte pour un oui ou pour un non. Ce matin par exemple, Jaime est attendu au tribunal de Collipulli pour répondre de l’incendie d’une camionnette : il n’ira pas. Il a tellement de convocations que ça ressemble vraiment à du harcèlement. Sans compter qu’Urban a une dent contre toute la famille Huenchullan et que pour le Jorge c’est pareil. Le moindre prétexte et hop. Tribunal.
Nous passons une journée très agréable, filant un coup de paluche à la construction de la maison, aux travaux du jardin… Le père de Jaime me dira l’air plein de malice : « vous pourrez dire que vous avez construit une maison à Temucuicui ». Et même si on a participé dans la limite de nos moyens, le symbole est effectivement d’importance. Nous avons contribué à un acte politique non-violent très fort. La récupération d’une terre spoliée, par la construction d’un lieu de vie et par le travaille de la terre. Je ne m’en étais pas rendu compte de suite, mais lui mesure l’importance du geste. Putain j’suis un vrai rebelle. Un guedin ouf !
Le lendemain, Jaime veut nous présenter un jeune Mapuche, Miguel, 16 ans à peine, de la communauté We Kuyen. Cette communauté toute nouvelle constituée de quelques familles, est attaquée depuis quelques temps par la police. À l’arme lourde. Miguel nous montre des cartouches qu’il a trouvé aux abords de sa maison. Flippant. Sans compter l’arrestation d’une jeune femme de la communauté, qui vit seule, par quelque 50 pacos lourdement armés, hélicoptères, blindés et tout le toutime. Si Temucuicui est relativement pénard c’est que le gros des forces de l’ordre s’acharne sur cette petite communauté naissante. Pour ne pas qu’elle grandisse plus et pour réussir à l’expulser de ces terres accaparées, souvent sous Pinochet. Temucuicui est déjà trop importante et le combat trop âpre. Il s’agit donc d’empêcher qu’elle se reproduise en tuant systématiquement ses petits dans l’oeuf…
Nous ne restons malheureusement pas longtemps car Jaime apprend par téléphone que le tribunal de Collipulli a ordonné son placement en détention, pour non-présentation à son procès. Nous partons donc à Collipulli, là où il y a le plus de flics, qui de surcroît le connaissent tous, pour y faire réparer une tronçonneuse ! Avec Saïd, nous lui disons que nous pouvons y aller à sa place. Mais non. Il veut y aller avec nous. Bien. Nous laissons donc l’objet en panne une petite heure chez le réparateur, le temps de prendre notre billet de retour pour le soir même et de nous rafraîchir. On passe voir un ami de la famille, Cirilo, et une bonne heure plus tard on récupère la tronçonneuse. On monte tous dans la voiture, on ferme tout juste la porte qu’un mec frappe à la fenêtre. Jaime me demande de suite de sortir mon appareil photo et de prendre tout ce que je peux. Je ne comprends pas tout de suite ce qui se passe, mais quand 10, peut-être 15 secondes plus tard arrive l’est ce ta fête avec son cortège de képis, je comprends que le mec en civil est un flic et qu’il nous attend depuis notre arrivée en ville. Avec le fils de Jaime, 10 ans, nous photographions la scène. Qui se déroule sans violence mais avec une certaine tension. Quelques minutes plus tard, nous allons au commissariat avec Cirilo qui nous a rejoint. Jaime va passer la nuit au zonzon. Demain, après avoir pris connaissance d’une nouvelle date de procès, il sortira. Plus tard, une fois retournés à la communauté, je suis vraiment troublé par l’humour des frères. « Ben vous rentrez sans Jaime ? Il s’est encore perdu dans un commissariat ? » Sans compter Griselda, la femme de Jaime, limite blasée. Et le pire, c’est de voir ces enfants, tellement habitués à voir leurs parents, oncles, tantes, cousin(e)s, ami(e)s en prison. Comment on peut être si accoutumé à la pression policière et prendre avec tellement de calme l’incarcération de son père ? La suite du voyage nous montrera à nouveau une réalité bien pire…
Pour l’heure, nous rentrons à Santiago, de nuit. Un voyage horrible avec un bébé qui hurle toute la nuit. Juste dans nos oreilles, sans que les parents trouvent intelligent de le calmer/alimenter/torcher, je ne sais pas quoi mais sans que les parents trouvent utile de lui faire fermer sa gueule ! En arrivant au petit matin (ici) je m’étale devant une chaîne d’info. Les auteurs du massacre de Charlie sont encerclés. Je découvre avec horreur la liste des morts. Wolinski. Tignous. Oncle Bernard. Je suis abattu.
À suivre…

Manifestation, justice pour Matias.

Une rue après le passage des canons à eau.
LA machine !
La douche !

Y’a pas du guerrier là ?

Des incendies partout.

Voilà le genre de cartouches que l’on trouve aux abords de communauté après une attaque policière. 
La caserne…

La caserne… épargnée par les flammes.

Pacos en civil.

Arrestation du peñi.

Le cas où elle a bon appétit, bien sûr !

J’ai vu il n’y a pas longtemps une pub qui disait : « comme c’est la tradition depuis l’année dernière… ». La suite est sans importance, c’était pour annoncer des réductions pendant la période de Noël. Comme c’est la tradition depuis l’année dernière ! C’est arrivé une fois et c’est déjà traditionnel. Faut vraiment être une grosse baltringue de publicitaire pour inventer une formule pareille. Donc comme c’est la tradition depuis aujourd’hui, Tio Gus vous proposera régulièrement mais avec une périodicité pas vraiment précise mais traditionnelle, une de ces merveilleuses recettes locales qui font le charme d’un voyage réussi. Et aujourd’hui, on commence cette nouvelle rubrique par l’incontournable et traditionnelle Cazuela. Et la cazuela qu’est-ce que c’est ? Selon le Robert et Collins espagnol, il s’agit d’un ragoût. Ou d’une marmite. Selon moi c’est une soupe avec plein de trucs dedans. Ou d’une marmite de soupe avec plein de trucs dedans, dedans la soupe bien entendu, même si à la rigueur on peut aussi parler d’une marmite avec plein de trucs dedans, dont de la soupe. Mais là on joue vraiment sur les mots. Laid que tout ça ! Donc. C’est le plat national chilien. Ça se mange partout, du nord au sud. Et comme aujourd’hui il fait 33° à Santiago, c’est pile poils ce qu’on va préparer. Quoi de mieux en effet qu’une bonne souplette bien chaude en plein cagnard ?
On parle de cazuela de cerdo (de porc), de vacuno (de bœuf, mon préféré) ou de pollo (de poulet, mais je suis pas fan. Déjà par chez nous le poulet industriel est cradot mais alors ici c’est juste du gras sur des petits os en eau ; faudrait gaver le patron de Doux et le boss de la FNSEA avec cette merde histoire de leur apprendre à produire correcte !).
 

Alors. Pour 4/6 personnes, nous aurons donc besoin de :
          1 carotte
          1 oignon
          3 gousses d’ail
          ½ poivron rouge
          ½ poivron vert
          400 g de haricots verts
          pommes de terre
          Un morceau de potiron ou autre courge à peau pas trop épaisse (la moitié ou un peu plus du volume de         patates)
          4 épis de maïs
          1,2 kg de viande : bœuf (côte) ou porc (côte) ou poulet (cuisse)
          Origan
          Cumin
          Poivre et sel
 
A la poile on fait revenir : l’oignon en fine lamelles, l’ail, les poivrons en fines lamelles, la carotte en petits dés avec l’origan et le cumin. Saler et poivrer.
 
Une fois les oignons bien revenus, on met le tout au fonds d’une marmite (d’où le nom !). On place par-dessus la viande coupée grossièrement (avec les os s’il y en a). Et là, l’astuce. Si c’est du porc tu rajoute 1 verre, 1 verre ½ de bière blonde. Si c’est du bœuf, tu rajoute la même dose mais de jus de papaye (recette de La Serena), qui va attendrir la bidoche. Et si c’est du poulet tu te démerdes. Je t’ai dit que je ne suis pas fan. T’es grand tu cherches toi-même si y’a besoin d’ajouter un liquide quelconque à la volaille. Allez, on reprend pour l’amateur de gallinacées mortes. Donc. Tu laisses cuire comme ça quelques minutes, de sorte que les sucs descendent bien au fond. Tu recouvres d’eau.
 
Pénard pendant que ça mijote, pas de stress, t’as le temps, tu épluche tes patates, tu les coupes en 4 (ou plus si elles sont vraiment grosses) ; tu coupes pareillement la courge, en laissant bien la peau ; tu t’occupes des haricots, tu les équeutes et  les coupes en 2 (ou 3 s’ils sont très épais) dans le sens de la longueur pour que ça cuise plus vite et en 2 dans le sens de la largeur s’ils sont vraiment longs ; tu tronçonnes en 3 ou 4 tes épis de maïs. Et tu mets le tout dans la gamelle. Attention ! Si t’as pas d’épis tu oublies cette recette. Tu vas pas rajouter du maïs en boite, non mais ho ! Dis-donc ! Ou alors tu vas passer à côté du meilleur. Qui est de becter ton chocloavec les mains, comme un gros dégueulasse. T’imagines bouffer tes bigorneaux ou tes langoustines sans les tenir avec tes doigts? Non ! Ben là c’est pareil ! Ceci étant dit, la suite. Et la suite c’est que tu recouvres d’eau, tu vérifies l’assaisonnement et laisses cuire 1 heure environ. Quand la viande et le maïs sont prêts, en fin de cuisson, tu peux rajouter du riz. Mais moi ce que je préfère c’est avec du quinoa. Ils font ça au nord, du côté de l’altiplano et juste ça déchire grave/sa mère/sa race, au choix.
 
Tu sers bien chaud avec du pebre(recette à venir), du piment vert, du merken, bref t’assaisonnes comme t’aimes.
 
Voilà. Ne dis pas merci, surtout ! Ingrat que tu es. Bon, le plus dur par nos latitudes va être de trouver à la même saison des haricots, du potiron et du maïs, le tout en frais. Mais je vais pas tout le temps te mâcher le travail. Allez. File maintenant.

 

A bientôt pour une nouvelle formidable recette de Tio Gus… Et bon appétit bien sûr !
cazuela_de_vacuno
Je vais pas te mentir, cette photo vient d’un autre site. J’ai pas eu le temps de prendre des photos de la notre!
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Un homme pressé.


El Mercurio et la constitution chilienne.
Le 10 décembre dernier nous nous rendîmes fièrement à la Moneda pour participer à la journée internationale des droits de l’homme. Arrivant sur place nous trouvâmes un chapiteau sous lequel de jeunes et jolies hôtesses, jupes courtes, très courte, très très courtes les jupes ! Et talons hauts, très hauts, très très hauts… Dieu ce qu’ils furent haut ces talons… Et courtes ces jupes. Houlà ! Petit coup de chaud à la mémoire de ce moment. Bon. A voir cet accueil des plus sexy, je me dis in peto, mais tout en surveillant mes sphingtères, que, décidément ces chiliens savent y faire en matière de manifestation. Dehors les hippies. Adieu zonards et dreadlockeux. Enfin un peu de glamour dans la lutte. LA trouvaille pour intéresser le pèlerin. Las. Si mon regard n’eut été accaparé par ces naïades, j’eus remarqué bien plus tôt que cette « fête des droits de l’homme » était une manifestation organisée par le ministère de la justice afin de promouvoir son extraordinaire travail de réadaptation des prisonniers par l’exercice de l’art. Et que toutes ces jolies donzelles n’étaient que des fonctionnaires assermentées du dit-ministère et ces adorables minois n’avaient d’autres utilités que d’aguicher le chaland.
Mais quelques minutes plus tard, une horde de manifestants, des plus conventionnelles, la horde, surgit de nulle part – en fait du coin de la rue – pour rappeler aux autorités qu’à ce jour peu d’assassins et de tortionnaires ont été jugés. Que Bachelet, pourtant torturée sous la junte, a créé des prisons dorées pour ces gens. Démantelées par l’ex président Piñera, le Berluscozy local. Belle manif, beaucoup de monde portant t-shirts et pancartes avec les photos de frères disparues, de femmes violées, de pères assassinés… On trouve également des slogans plus « classiques » en cette journée des droits de l’homme. Contre les violences faites aux femmes, pour les droits des minorités (sexuelles, ethniques, sociales…). A la fin de la manif, on plaça un chiotte devant la Moneda et on y mit pelle mêle, la constitution chilienne (qui date de Pinochet) des papiers représentants les différents droits bafoués en ce pays, les pollutions, l’accaparement des terres… Et le journal El Mercurio ! Ces gens seraient-ils contre la liberté de la presse ? En tout cas, le Mercurio s’est bien vengé en ne publiant pas un mot de cette manifestation. Il y eut bien  un article sur ces preux députés de l’opposition qui firent la nique à la bien-pensance en osant se lever dans l’hémicycle afin d’effectuer une minute de silence à la mémoire du Général Pinochet, mort 8 ans plus tôt jour pour jour. Mais de la manifestation, pas un mot. Et pour encore mieux feinter les « afficionados-de-la-paix-parce-que-la-guerre-c’est-mal-et-les-petites-fleurs-c’est-mieux», pas une ligne non plus sur la manifestation du 13, soit trois jours plus tard, lors de laquelle presque 18.000 personnes marchèrent pour l’arrêt du projethydroélectrique Alto Maipo et la nationalisation de l’eau. A la télé non plus d’ailleurs on n’en parla pas. Faut dire qu’ici, point d’audiovisuel public. Tout est privé. On peut légitimement cracher sur France Télévision ou sur les choix plus que douteux du patron de Radio France, mais au moins on peut entendre – de temps en temps – des voix discordantes. Ici, même pas en rêve.
Il y a quelques jours, entre la Navidad et el Año Nuevo, la ministre de la santé, doctoresse dans le civil, présenta sa démission, accordée immédiatement par la présidence. Elle a fini par craquer après plusieurs jours de polémique. Son crime ? Avoir dit publiquement que les familles riches envoyaient leurs filles dans de grandes cliniques privées du pays pour les faire avorter dans le plus grand secret, moyennant gros sous. Dans ce pays où l’avortement est totalement interdit, la phrase fit grand bruit. Et le Mercurio d’obtenir la tête de la ministre à coup de campagne bien dégueulasse. Il faut dire que ce torchon, organe officiel de la junte et des grandes familles, continu aujourd’hui son travail de désinformation. Publiant même ostensiblement de fausses nouvelles. Le Mercurio c’est un peu le fruit du mariage incestueux entre Minute et Le Figaro. Oui, c’est ça, Valeurs Actuelles. Aidé par toute une flopée de titres lui appartenant (dont un mag féminin qui mit la photo d’une des filles Pinochet en Une avec cette phrase : « Laissez-nous vivre en paix » !) le Mercurio c’est la voix des grands patrons, de l’armée et de l’église.
En parlant d’église, hier fut une journée de repos. Grosses chaleurs, bien étouffantes (33° à l’ombre) et lendemain de riboule. Je passais la journée à chercher le frais en zappant de manière effrénée, allongé dans la chambre de la petite en vacances chez son père. A l’écran, une potiche à longues jambes, Bonanza, un film débile, re-potiche, (des)informations, émission religieuse, Bob l’Eponge, un soap, les Experts, football, football, grosses voiture, jeux débiles interplanétaires (famille en or), re-potiche… Alors, oui. Avant d’être à nouveau taxé de misogyne patenté, je dis potiche tant il est évident que ces jeunes femmes ne furent pas recrutées pour leur talent : questions stupides, rires empruntés, il n’est qu’à voir le cadrage des caméras – au niveau des beuj’ des donzelles –  pour se rendre compte que ces animatrices n’ont d’autres utilités que de raconter des choses faciles à comprendre pour la ménagère et faire fantasmer monsieur si jamais il doit se taper le programme avec madame. Toute ressemblance avec des émissions de l’hexagone… Non rien. Et j’en ai autant pour les mecs dont chaque sourire extra blanc me donne envie de leur ravaler la dentition Ultra Bright à coup de manche de pioche.
Donc je zappe et je tombe sur le journal de la santé. Sujet : la masturbation a-t-elle une utilité. SIC. Et le Symes local d’énumérer le pour et le contre de l’onanisme sous forme de on dit que. « On dit que la masturbation entraine une accoutumance ». « On dit que la masturbation aide à connaitre les zones du plaisir… Qu’en est-il ? ». Et là consternation. Qu’appris-je ? C’est fini ? « Oui c’est vrai, la masturbation peut avoir un caractère naturel. Mais en fait elle sert surtout de révélateur de grands troubles psychologiques ». Merde alors. Je dois cesser de suite ce que j’entrepris à la vue des Alessandra Sublet locales ? Dois-je me terminer rapidement, avant de finir sociopathe? Ah mais attendez… Ah non, c’est pas le journal de la santé. C’est une émission religieuse sur une des grandes chaines catho. C’est pas un toubib c’est un prêtre. Avec l’uniforme et tout. Super, je peux continuer à me sèguer, en toute tranquillité avec mon âme : j’en ai pas !


Finalement, le doute m’étreignant quand même un peu, je repasse sur Bob l’Eponge. Une valeur sûre. C’est drôle et en plus il n’a pas vraiment de jambes. Je ne risque pas de craquer…
Journée des droits de l’homme organisée par le ministère de la justice.

L’autre manifestation…

Le Mercurio et la constitution chilienne… Et « on tire la chasse »
Manifestation No AltoMaipo

Celso et l’avocat Rodrigo Roman
Des hippies qui se prennent pour des Mapuches.

Celso et un ami pas revu depuis… 1973.

Un Rapanui (Ile de Pâques).

Des Aymaras.

Pavel le vegan.

Donc nos hippies avec plein d’encens en avant de la manif. Ca pue !

Promis c’est juste pour le futal !

Si vous voulez savoir pourquoi les manifs piétinent toujours…

C’est à cause de groupes qui veulent absolument participer en dansant !