J’avais promis de parler de ma rencontre avec le terrible Terremoto, mais finalement j’ai plus envie. Faites pas chier, je vous dis que non. Pas envie, pas envie… Je suis contrarié. Plein de raisons à ça. Tout d’abord parce que je ne sais pas quand je pourrais mettre ce texte en ligne. Depuis ce matin (1er décembre) plus de connexion. Le truc con. Une saute de réseau. On ne sait pas quand se sera réparé. Décidément ce voyage commence bien niveau hautes technologies. En plus un jeune hobo de passage m’avait donné rendez-vous aujourd’hui, il devait simplement me donner l’heure et le lieu via facebook, lui venant par bus de Puerto Varas, bien plus au sud. Un hobo en bus. La blague. Steinbeck doit se retourner dans sa tombe. Mais bon, vu qu’ici y’a pas de train, les lignes régulières par la route font très bien l’affaire. Reste que voyager sur les essieux de ce genre d’engin est une autre paire de manche. Il pourrait se cacher dans les soutes, version clando, mais non. Monsieur a décidé de payer son billet. On croit rêver ! Bref. En bon clochard qu’il est quand même un peu, le camarade n’a pas de téléphone. Alors quand je me suis aperçu en me levant que nous n’avions pas de moyens de nous contacter, nous avons été obligés de courir en quête de cybercafé pour prévenir le routard (qui tourne au Lonely) que nous serions Pato et moi Plaza de Armas à une heure bien précise, vous n’en saurez pas plus, je ne vais pas vous dévoiler toute ma vie non plus.
À 15 heures donc, nous voilà à notre rendez-vous. L’homme est là qui mange un poulet en buvant une bonne grosse chopine de
cerveza en terrasse du Marco Polo. Il nous propose de l’accompagner au Museo de los Artos Precolumbianos, à 3 pas d’ici. Nous y allons de bon cœur (non sans avoir avalé une bonne grosse chopine nous aussi) : fermé. Nous nous rendons donc à un deuxième musée national à 10 mn de marche. Le musée des Beaux Arts. Fermé lui aussi. Bien, nous prenons sur nous ce manque de chance. Mais on est des bonhomme (sic) après tout, et avec notre nouveau compagnon qui est chargé comme une mule, nous nous rendons à pied à la Montagne San Cristobal pour montrer à notre camarade d’une journée le plus beau panorama de Santiago. En marchant nous lui faisons l’article : montée en funiculaire, rafraîchissements à l’arrivée, vue imprenable, descente à patte dans la verdure et les chants d’oiseaux aussi divers que variés. En somme, un programme de rêve. Et là, Messieurs, Mesdames, est la principale raison de mon esprit chafouin du moment : fermé ! Point de funiculaire. Nous apprenons ainsi, par un gentil guide (privé) oeuvrant en bas de la montagne qu’ici, au Chili, tous les édifices culturels nationaux sont fermés le premier lundi de chaque mois. Ainsi donc, Mesdames, Messieurs nous avons été pris en otage par la fange socialo communiste, que le bon générale n’a pas réussi à éradiquer. Qu’ils soient maudits jusqu’à la trentième génération et qu’une armée de pestiférés leur éclate leurs pustules à la tronche. Nous qui venions en ami, montrer aux loqueteux que nous pouvions nous aussi nous intéresser à leurs sous-cultures. Je rappelle au passage qu’une sous-culture est quelque chose que Finkielkraut ne comprend pas, comme la bande dessinée par exemple. Alors que dire des « arts » dégénérés aux perspectives inexistantes et aux proportions douteuses… Ils devraient nous dire merci et nous accueillir en toutes circonstances. Mais non ! Fermé ! Ah les salauds d’égoïstes. J’en pleurerai presque, tant m’être fait rouler par la canaille m’empourpre façon couperose et m’emplie de honte tel le mec qu’a vraiment cru en 2012 que « le changement c’est maintenant ».
Dans cette histoire, j’ai quand même une bonne raison de sourire. Mon côté taquin certainement. En effet, pour le jeune Glenn (c’est le prénom de notre voyageur), il s’agissait de la deuxième visite de Santiago. La première eut lieu quelques semaines plus tôt, à son arrivée au Chili. Ayant du temps devant lui avant de prendre le bus qui devrait plus tard l’amener dans le sud du pays, décide de visiter un ou deux lieux importants de la capitale. Sauf qu’il atterrit sans le savoir… un jour férié !
Allez, que se vaya bien, camarade. Nos vemos en Francia. Et attention la prochaine fois que tu reviens chez les santiaginos. Prépare toi une occupation. Les bolcheviques ne travaillent pas les jours de séisme.
À ce propos, demain, je vous conterai ma rencontre avec le terrible Terremoto.
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Notre jeune clochard écoute les histoire de Tio Pato… |
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… et ça a l’air bien ! |
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Comme notre camarade est bigoudeno-léonard (!!!)… |
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… on lui proposait une visite œcuménique à peu de frais. |
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On fait semblant d’être artiste… |
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En même temps j’ai rien à envier à ce qu’on peut voir dans la rue du Château… |