Pinkerton contre les mangeurs de moules…

Bon. D’abord un petit mea culpa. Ok, Un maxima mea culpa. C’est vrai, moi qui ne supporte pas la médiocrité, j’ai failli. J’écris – j’écrivais – généralement en rentrant vers 2 ou 3 heures du matin. À un moment ou grisé par la fatigue, tout ce qui sort de ton cerveau en veille te semble incroyablement génial. Un peu comme un mec bourré qui pense être le nouveau Schopenhauer ou la réincarnation de François Villon alors qu’en fait tout ce qui sort de sa bouche est digne de Christophe Mae. Enfin je dis ça je ne sais pas, je ne bois jamais… Bref tout ça pour dire que j’ai relu mes anciens textes et que j’ai corrigé le maximum et pris le parti d’attendre d’être réveillé pour écrire ! Ça veut pas dire qu’il n’y aura plus de fautes mais que je vais faire vraiment gaffe. Bien. Ceci étant dit, la suite.
Et la suite c’est une rencontre avec un peuple de loosers. Avec LA représentante d’un peuple de loosers, Carolina Huenucoy. Et sa fille Ayelen Tonko. Qu’est pas mieux parti dans la vie, elle fait des études d’anthropologie. Elle pourrait faire droit des affaires ou l’ENA locale mais non. Elle préfère parler de peuples en voie de disparition, dont le sien. Ce peuple s’appelle Kawésqar. Mais grâce aux Français, qui n’aiment rien tant qu’appeler les choses par d’autres noms tellement ils sont imbus d’eux-mêmesun phare pour l’humanité, il est connu sous le nom d’Alacalufes :
« Tu t’appelles Guivarc’h ? Ben maintenant tu t’appelles Guivarch parce que c’est plus joli et surtout parce que je sais pas l ‘écrire. Et puis ta ville s’appellera désormais Morlaix parce qu’avec Montroulez on risque de faire de mauvais jeux de mots. « S’ils te mordent mords les » c’est drôle. Lezmontrou c’est pas beau. Non ne me remercies pas. Je le fais parce que je suis imbu de moi-même un phare pour l’humanité. Et puis toi t’es Kawésqar ? Ben désormais, grâce à moi tu seras un Alacaloufes comme tes copains Selk’nam et les autres là que je connais pas leur langue, parce que vous mangez tous des coquillages… » (alacaloufe veut dire pêcheur de moules). Version romancée mais à peine. Alors je vous rassure, les Frenchies n’ont – hélas ? – pas le monopole de la connerie. Les Espagnols ont malicieusement renommé le peuple Dîné « Navajo » en référence à leur arme préférée, un couteau appelé « Navaja » avec lequel ces bons sauvages aimaient à trancher la gorge de nos amis Espingouins. Quant aux Anglais n’ont-ils pas appelé judicieusement les Inuits « Eskimos » parce qu’ils mangeaient exclusivement de la glace chocolat/noisette ?
Or donc nous rencontrons Carolina et sa fille chez une amie des causes perdues, Nancy. Elles viennent de Puerto Edén, à l’extrême sud du Chili, la Patagonie. Et comme nous allons passer la journée de samedi en leur compagnie et que je n’ai pas envie de parler de perdants aujourd’hui, un petit teaser avant de causer d’un mec qui LUI a tout comprit.
Donc les Kawésqars aujourd’hui c’est :
– 1 peuple inscrit patrimoine vivant en grand danger à l’UNESCO
– 8 familles
– 70 personnes dont 11 enfants
– 4 ou 5 locuteurs de la langue (dont un ethnolinguiste qu’est même pas Kawésqar)
– 1 territoire de + de 5 millions d’hectares sans aucun droit d’exploitation
Non aujourd’hui je préfère parler d’un vrai mec, qu’a pas eu peur d’entreprendre. Un de ces hommes qui se sont fait tout seul. Un self made mancomme le rêve américain en a tant fabriqué. Un mec qui supporte pas l’argent public mais dont toute la fortune a été faite sur le dos de ces salauds de contribuables. Notre Pinault (ou Dassault) d’aujourd’hui s’appelle Manuel Contreras. Et preuve que l’entrepreneuriat n’a pas de limites, sauf celles de l’esprit (putain c’est beau, on dirait du Parisot!), lui a créé une petite officine de détective privé. Qu’il a mis à disposition… de la junte militaire ! Qu’il connaissait bien puisqu’il était patron de la DINA, la police secrète. C’est pas génial ça ? Il a fait un max de pognon en aidant les assassins du nouveau régime à trouver leurs victimes en s’aidant de tout ce qu’il avait apprit à faire en tant qu’enculé en chef. Fallait y penser, et ben lui l’a fait. Ah, the american dream quand tu nous tiens !
Demain on revient à un truc plus chiant, des mecs qu’on rien comprit au darwinisme social
Vue de chez Nancy…

… avec la piscine qui va bien !

Pato, Ayelen, Carolina et un mec qui fait semblant d’aimer le soleil dans sa face.

!

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