L’enfer du Nord, mais au sud!

Un truc VRAIMENT important à savoir quand t’es dans l’hémisphère sud c’est que c’est tout à l’inverse de chez nous. Par exemple, plus tu vas au sud et moins t’as de gens grossiers qui se la pète. Les cagoles, c’est au nord. Le sud du sud c’est le nord. Et ben pour le nord c’est pareil. Ici la piste avec des pavés antédiluviens et une température que je qualifierai de « normale » et ben tu les trouve au sud. Le nord du sud c’est le sud. C’est clair? Autre exemple. Un Marseillais pour être bien il doit aller vers Antofagasta. Au nord. Et un Breton à Temuco. Au sud. Et ça tombe bien j’y suis. A Temuco. A la louche, 700 bornes au sud de Santiago. 10 heures de bus! Mais ça valait le coup. Paysages superbes, entre deux cordillères… Photos prises du bus mais y’a de la matière. Bon on est arrivé avec 2 heures de retard sur l’horaire prévu mais sinon ça va. En fait non. Ça va pas. On a tous notre petit truc, nos petites manies. Pas des t.o.c mais presque. Jean-Yves est obligé de faire des jeux de mots foireux, Céline Dion n’est bien que quand elle peut placer « mon mari René » dans une phrase et Hubert Bonisseur de la Bath aime se battre. Ben moi c’est la ponctualité. J’aime ça être à l’heure. C’est mon dada. Et même j’aime être un peu en avance. Et ben depuis mon départ pour le Chili je cours tout le temps. Toujours à la bourre. A un rendez-vous, pour prendre le bus. Par exemple aujourd’hui, pour aller à la gare routière, on a pris un métro. Et paf ! Un suicide. Comme à Paris. Les mecs non seulement décident de traumatiser un pauv’ chauffeur de rame qu’a rien demandé mais en plus ils le font aux heures de pointe pour bien faire chier le PLUS de monde possible. Et ben toi tu fais quoi quand tu as un bus à prendre? Tu cours et tu chope un taxi. Et arrivé au terminal, tu prends ton billet, t’es large (30 mn, le temps de boire une mousse), tu vas au terminal 14 en partance pour Temuco et… rien. C’est pas le bon bus. Parce qu’à la gare routière, il y a DEUX terminal 14. DEUX. Et on te fais comprendre que va falloir courir, parce que c’est pas tout prêt et que ton bus est censé être déjà parti! Finalement plus de peur que de mal, lui aussi avait un peu de retard.
Comme Manu Chao et la Ventura hier soir, au stad Vélodromo de Santiago. 40 minutes de retard. Faut dire que les gens affluaient, affluaient, on voyait pas la file s’arrêter. Et puis finalement ça a commencé. Superbe. Comme d’hab. Public fiskal, première partie excellente, un groupe de rap de Santiago dont j’ai oublié le nom mais comme je l’ai noté quelque part j’en reparlerai prochainement. Bien. Et puis ça fait bizarre d’entendre ce genre de musique dans ce lieu. Le vélodrome est juste à côté du grand stade ou tant de gens (dont mon pote Pato) on été enfermés. Sauf qu’au vélodrome on fusillait. On prenait au hasard, vous savez comment sont les militaires, de grands joueurs… Alors comme au jeux du loup « un, deux trois, j’irais au bois quatre, cinq six cueillir des cerises, sept huit neuf j’vais faire une veuve… » Et là on prenait le pauvre bougre pour le fusiller un peu plus loin.
Bref une bien belle époque, révolue hélas mais dont on trouve encore des traces. Je pense à cette montagne que nous croisons sur la route de Temuco et qui servit de camp de torture pour nos amis soudards. Pas de limite à leur cruauté. On y a retrouvé un charnier…
Enfin nous voilà au cœur du territoire mapuche. A peine sortis du bus nous croisons un ancien prétendant mapuche à la présidence chilienne. Pas de bol, sa candidature n’a pas été acceptée! Il nous invite à une réunion mercredi. Nous posons nos affaires et en lisant nos mails nous apprenons que notre intervention de demain lors du concert de Manu au Gymnasium Olympico ne pourra pas avoir lieu faute de temps. Pas grave. J’ai pas bossé pour rien voici le texte (merci Mao et Ezhvin, vous êtes des sales gosses mais vous m’avez bien aidé 😉 :
Salud d’an holl, kamalded. Gurvan eo ma anv, dileuriad ur gevredigezh vihan on hag e vez graet Ingalañ geti (« compartir  » e castilaneg).
Erru a ran ag ur vro bell. Breizh eo he anv. Tarn vihan impalaeriezh Bro Frañs eo ha fenoz emañ ar wech kentañ din komz yezh ma zadoù en ur vro all eget ma hani.

Ma fobl a zo ur bobl fier bras, get ur sevenadur brav ha kreñv. Mes a gaoz d’ur stad greizenner, a gaoz d’ur stad golonial, tost marvet e oa ma yezh ha ma sevenadur.
« Arrabat eo stufal àr al leur ha komz e brezhoneg » e oa skrivet àr panelloù bloavezioù ‘zo.
Tudoù ma vro a oa graet terroristed anezho get stad bro Frañs peogwir e tansen hag a ganen e brezhoneg. Ar fedoù n’int ket kozh. Nemet 30 bloaz zo hepken. Abaoe o deus savet ar vretoned  skolioù  evit deskiñ o yezh d’ar vugale, kendalc’het o deus mont d’ar festoù noz… Kendalc’het o deus komz o yezh ! Hiriv an deiz n’eo ket savetaet ma yezh c’hoaz hag emañ ret deomp bout soursius.
Traoù hon eus hulmet e ma bro, o gwellout a ran amañ hiriv. Kreñvoc’h ha feulzoc’h.
Setu perak on amañ genoc’h fenoz. Amañ on evit lâr d’ar mapuche « c’hwi n’och ket en o unan !Ur bochad pobloù er bed a gompren hag a  zalc’h o stourm ». Evit lâr d’ar brezidanted é tonet : « n’ho peus ket ar gwir da voustrañ ar bobl Mapuche. Roet dehe en dro douar o zadoù. Doujit an merkad 169 an OIT. Torrit al lezenn a-enep terroristed. Dieubet ar prizonidi politikel. Disoudardit an terouer popl mapuche ha benn ar fin, paouezit gant ar c’hrougadegoù a enep d’ar vugale ! ».  
Ne ouian ket pegoulz mes un dra ‘zo sur : ma dalc’hit penn e vo frank ho pobl en-dro. Arc’hoazh pe ar bloaz e tont pe pelloc’h c’hoazh, frank a voc’h àr ho touar! Dalc’hit penn !

El Velodromo. C’est vrai qu’on peut y mettre du monde !

C’est à qui cette belle casquette?

De gauche à droite : Carolina, Alejandro « el doctor« , un mec connu, un mec pas connu et Pato.

Cette belle montagne en banlieue de Santiago était le lieu des pires tortures des militaires.
Cordillère à l’ouest…

… et cordillère à l’est.

Des poulets…
… et d’autres poulets.

De la nuisance visuelles.

Nuisance visuelle dans un arbre!

La route n°5 qui traverse toute l’Amérique du sud et qui va jusqu’aux USA.

On rentre dans la partie forestière de l’Araucanie. Ou les essences locales sont remplacée par du pin et de l’eucalyptus. Ça pousse plus vite mais ça pompe toute la flotte. Un vrai désastre écologique.

Des maisons Bouygues locales…

… à perte de vue.

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