Buenos dias buenas tardes

J’ai déjà eu littéralement la peur de me chier dessus. Ma mère va encore trouver que je suis grossier, mais c’est comme ça. On l’a tous connu. Une bonne gastro et hop ! Mais celui qui n’est jamais rentré de nuit en taxi santiaguino – nom des habitant de Santiago je crois – est vraiment passé à côté d’une sensation… unique. En revenant d’une soirée traditionnelle Aymara (peuple amérindien de la zone nord Chili/Pérou/Bolivie) nous montons dans une voiture banalisée, avec un chauffeur au black. Et c’est parti pour 15 longues, très longues minutes. J’ai l’impression à chaque queue de poisson qu’on va y rester. J’ai bien envie de lui dire au monsieur « tu sais, je viens de passer une bonne soirée à saluer la Pacha Mama, elle a l’air de vouloir me laisser pénard et en plus, c’est pas pour dire, mais le mec de Fast and Furious il a plutôt mal terminé ». Mais comme derrière moi Pato et son amie Carolina semblent pas plus effrayé que ça, je dis rien. Mais j’en pense pas moins. Et que je t’évite un nid de poule en me rabattant à plein régime (imaginez une voiture de course sur une piste de safari) et que je double par la droite un autre taxi qui tourne… à droite! Le tout à 90 avec une limitation de 60! Bref, un camarade a beau m’avoir fait connaitre le coup du cosmonaute et autres saloperies aériennes, j’avoue que cette expérience restera dans les annales… sans jeu de mot foireux évidemment.
Et en parlant de foireux, c’est exactement la chose qui me vient à l’esprit quand je pense à la découverte des problèmes d’égaux qui vont réussir à me pourrir une partie de mon travail en Araucanie/Wallmapu. Je me trouve bien malgré moi au centre d’un conflit de personnes qui risque de compromettre une partie de mes relations à venir avec les communautés mapuches. Je ne vais pas ici citer de noms, sauf si ça dégénère mais une chose est certaine, ça me les brise menu! Et ça me gonfle d’autant plus que ce qui se passe est symptomatique des mouvements dits « progressistes ». Pas moyen de se mettre d’accord sur le plus petit dénominateur commun – ici la lutte des mapuches pour leurs terres, leurs droits… – y’a toujours un casse burne pour te trouver : 1/ trop gros 2/ trop star 3/ trop solo 4/ pas assez 5/ trop social traitre (rayez les mansions inutiles). Bref ça va pas arranger mes affaires dans la région de Temucuicui où je me rends demain. D’autant que pour ma propre intégrité physique, je préfère avoir le plus de soutiens (que ce soit lors de manifestations ou lors de mes prochaines visites de prisonniers) et c’est précisément des menaces de ce genre que je reçoit en ne choisissant pas le « bon camp » ou pire, en ne faisant pas de choix : « nous ne pouvons plus te la garantir », ton intégrité physique, me dit-on en substance…
Bon heureusement, au Chili y’a des fêtes. Et c’est donc au Parque O’Higgins (du nom du rouquin – avec un nom comme ça j’en serai pas étonné – qui fut je crois le premier président chilien) que nous nous rendons, pour un festival dédié aux droits de l’homme.  Nous sommes rejoints par Carolina, une amies de Pato. Et c’était plutôt pas mal musicalement. A l’exception d’un pauvre groupe de cumbia bien crado – orgue bon-tant-pis en veux-tu en voilà – c’était vraiment bien. Le festival devait avoir lieu sur 2 jours mais le manque de préventes a décidé les organisateurs à tout regrouper sur une journée. Moment de grâce lorsque le public siffle des pacos (flics) reconduisant à l’extérieur des fraudeurs. Nouvelle manière chilienne de railler les condés : chanter « Buenos dias buenas tardes » en référence à une série télé où les flics tapent à la machine avec 2 doigts. Manière de se moquer de leurs 4 neurones. Comme d’habitude je ne danse pas, même sur « Adios General« de Sol y Lluvia. Mais on me fait remarquer que ne pas sauter comme tout le monde sur le refrain peut te faire passer pour un copain de Pinochet. Je fais un effort! Je ratte de peu Quilapayún mais nous devons nous rendre à une soirée Aymara, organisée par une association culturelle. Passage rapide par la « Republica Independente de la Legua » (quartier bien zonard, haut lieu des trafiques en tous genres, très pauvre, où même les lois de Pinochet avaient du mal à être respectées) pour récupérer Célia, amie de Carolina qui nous a invité. Et hop, la salle des fête en taxi – même pas peur celui-là – on est accueilli avec un petit canelaso, alcool traditionnel super bon mais un peu trop sucré à mon goût, une petite cérémonie pour la Pacha Mama (avec un chaman qu’aurait un peu trop prit de crucifix dans la tronche; mon castillan approximatif me le laissait présager, Patricio me l’a confirmé). Amour et feuilles de coca, musiques et danses, un super repas. Une vraie belle soirée de fraternité…
Avant les première frayeurs intestino-noctures…
Aujourd’hui, je m’essaie à un nouveau truc. Photo plus son. Bon c’est un début. Un peu d’indulgence que diable!
Projet délirant de barrage au dessus de Santiago.
Un admirateur de l’Eternaute. A lire d’urgence.

Une réflexion sur « Buenos dias buenas tardes »

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