Le paradis est privatisé, c’est les curés qui l’ont acheté!

Ahhhhhhhh Montegrande. La patrie de la graaaande Gabriela Mistral. Femme d’exception, grande auteure, notamment de récits pour enfants et prix Nobel de littérature. Féministe, diplomate, éducatrice. Elle qui a vécu si durement dans ce désert a su magnifier la condition humaine d’une manière si transcendante… Ahhhh. Bon la vérité est que j’ai jamais lu de Mistral et que la seule chose qui me fait rêver ici c’est que c’est aussi le domaine du Pisco. La boisson local issue d’une fermentation de raisin. 35/50°. Ici ils le boivent n’importe comment,  mélangé à du Coca ou du Canada Dry… Mais moi je le préfère juste avec un ou deux glaçons. Ou alors le Pisco Soure (citron ; sucre ; blanc d’œuf : ça déchire).
Nous sommes dans la région de La Serena, cité balnéaire au nord de Santiago (500 bornes) pour nous rapprocher de Caïmanes, que nous visitons ce jour, j’en reparle donc plus tard. Pour l’occasion et aussi pour la semaine à venir dans le sud, on a loué une voiture. Donc départ pour La Serena (en gros La grande Motte avec quand même 2/3 trucs jolis à voir, notamment sa prison sur le trottoir d’en face de la fac, les étudiants n’ont qu’à bien ce tenir ! ). Et normalement la route est belle. Je dis normalement parce que j’en ai a peu près rien vu, on a « miraculeusement » voyagé de nuit. Merci Carolina. Si un jour elle apprend le français j’espère qu ‘elle lira ses [sic] lignes. On devait partir à 19h pour arriver à minuit. Une bonne nuit de sommeil et hop, un petit tour à Vicuña et la route des étoiles, pour aller voir le Paradis. Un lieu pour le coup magique que Pato et des étudiants de sa fac ont découvert en 1969 lors d’une expédition topographique de la région. Et c’est vrai que le lieu est paradisiaque, cette vallée entre 2 montagnes. Le problème c’est que. Bon. Si comme moi tu commences à en avoir ta claque des délires new age et les bondieuseries en tous genres, faut pas venir ici. Un temple qui te travaille ton karma à bâbord, un bain ré-énergisant par là… C’est le Paradis de Gilbert Bourdin. Du coup ça gâche un peu. Et dire qu’il y a 40 ans c’était une vallée perdue genre Conan Doyle. Heureusement qu’il y a des trucs marrants, comme ce moine bouddhiste qu’est parti seul trouver la tranquillité dans les montagnes alors que tous ici lui disaient de pas y aller, trop dangereux. Faut croire qu’il a trouvé un bon ermitage, ça fait plus d’un an qu’on l’a pas revu. Le seul truc déroutant de la région c’est encore une fois le manque d’eau. Et là mes amis je vous dit tout net, si j’étais un vrai enculé ben je crois que je ferai des barrages. Tu détournes un cours d’eau pour irriguer tes vignes et tu fais payer au pékin moyen l’eau qui passait avant sur ses terres ? Ben moi je vais faire un barrage en amont. Et toi et tes putains de vignes tu vas payer aussi. Et moi je revends à vil prix à mes copains des mines. Jusqu’à ce qu’un mec encore plus dégueulasse que moi fasse un autre barrage ou un autre détournement de rivière en amont de mes travaux ! Le salaud, j’avais eu l’idée d’enfiler le monde avant lui !
La route ici s’appelle ou La Route Gabriella Mistral ou La route des Étoiles. Route Gabriella Mistral! Neruda n’a pas de route à son nom. Nobel de littérature également mais un peu trop… Communiste.
Ça s’appelle également route des étoiles parce qu’ici, c’est un des lieux au monde où il y a le moins de parasites pour voir les étoiles. Et de nuit à l’observatoire de Vicuña (2100 et des brouettes mètres d’altitude) ben c’est juste sublime. Les seuls parasites c’est les touristes. En France les pires c’est les aoûtiens. Ben ici comme c’est l’inverse, c’est ceux qui partent en premier qui sont à achever à la machette. Ça parle pendant que le mec raconte la naissance des étoiles, ça incite le petit dernier à foutre une trempe à sa sœur qui lui a piqué une bouteille d’eau avec laquelle il va pouvoir refaire du tam tam pendant qu’on cause de pourquoi Pluton n’est plus une planète… l’enfer.
Mais j’en oublie Carolina qui nous accompagne sur ce petit périple. La route devait être chouette donc. Départ prévu 19h pour éviter les bouchons de départ en week-end. Elle arrive avec ½ heure de retard. Sac pas prêt. Normal. Bon ben moi pour partir 1 mois ½, il m’a fallu 10/15 minutes pour faire mes bagages. En gros il fait chaud, je vais marcher pas mal, t-shirts et chemises légères, j’oublie mes escarpins et mes moon boots… Ben elle, pour 2 jours il lui a fallu 1 putain d’heure et demie ! Pour faire un sac pour 2 jours ! J’en reviens toujours pas. « Ah ben non c’est pas assorti », « non je préfère l’autre mais je le trouve pas », « Patricio tu peux pas m’aider à chercher l’autre chaussure? ». Bref, une chieuse ! Le sac fait on s’en va, presque tout de suite parce qu’elle a quand même quelques coups de fil à passer qu’elle a pas pu faire pendant qu’elle cherchait ses fringues, et on tombe… dans les bouchons. 14 km en 2 heures. J’ai compté. Finalement je n’aurai vu que le périphérique de Santiago de jour. Arrivée 5 heures du mat’. Quel voyage ! Mais bon ce soir retour Santiago après le désert et les mines de Caïmanes et on repart entre couillus, en compagnie du camarade Saïd vers Concepcion. Normalement il aura fait son sac!

Le paradis est privatisé mais il est pas en bonne santé !

Une vue du Paradis…

Et une autre.

Ici tu fais un choix. Montegrande pour Gabriella ou Pisco pour… Pisco!


Regardez bien la ligne de niveau d’eau…
En 2008 cette région était complètement inondée.


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